Trek dans le canyon de cotahuasi (gratuit) le plus profond du monde, pampamarca, Vellinga et Quechualla

Vendredi le 24 octobre 2008 Le Canyon de Cotahuasi


Encore une longue nuit dans le bus pour nous rendre à Cotahuasi. Cette fois-ci la route est asphaltée que sur la première moitié du trajet. C'est avec la compagnie Alex que nous prenons le trajet car la seule autre compagnie qui le faisait (Reyna) était quelques soles de plus. Donc pour 25 soles nous avons droit à 375km sur 11 heures de trajet. Départ à 16 h d'Arequipa et arrivé à Cotahuasi à 3 h du matin! Aucun moyen d'avoir d'autres heures pour ce transport.Le Canyon de Cotahuasi

Nous nous cherchons donc un hôtel dans la nuit, nous trouvons l'hôtel Alcapa près de la grande place à 20 soles pour la matrimoniale avec salle de bain commune mais douche chaude. La chambre est belle et confortable. On s'endort rapidement.

Le lendemain, on visite un peu la ville et les alentours. Le gars de l'hôtel est un homme sympathique et dynamique qui nous donne toutes les infos dont nous avons besoin. La ville est agréable et peu de touristes s'y retrouvent. Nous en croisons que deux sur la grande place dans notre journée.

Vidéo de la ville de Cotahuasi

Photos de la ville de Cotahuasi
Le Canyon de Cotahuasi
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Tôt le surlendemain nous prenons le combi pour Sipia. Il nous arrête une heure plus tard pour 3 soles en bas de la montagne après plusieurs détours pour y arriver. Nous commençons notre marche. Nous sommes tellement bien partis, que nous ratons la route pour la chute. Tant pis on la verra à notre retour. Les sacs nous semblent bien lourds. Nous avons rarement eu besoin de les porter sur de longues distances en Asie. Là, ils sont remplis de nourriture, d'eau et de notre équipement de camping en plus des vêtements chauds.

Presque au début de la route, on voit des travailleurs. Travail dangereux, ils ne sont ni attachés et n'ont pas les pieds sur le solide mais ils sont avec un marteau piqueur devant les pieds pour casser la roche. Ils sont en train de faire une route. Celle-ci est faite sur quelque km seulement, par la suite nous tombons sur un petit sentier. On est très impressionné de les voir travailler et de voir le minuscule sentier sur quelques mètres. Ils nous font signent de passer, on suit les traces non sans avoir un certain feeling...

On croise une dame avec sa mule et nous sommes bien surpris de voir que les mules peuvent passer dans un aussi petit sentier (zone de travail). On rencontre par la suite une mamita qui ne se fait pas prier pour nous parler un moment. Ça lui fera une pose sur la longue route. Elle nous demande si la route est accessible, on lui dit qu'il y a des travailleurs sur le chemin. Elle se met à pleurer et nous explique que son garçon de 34 ans est mort en travaillant sur la route. Nous n'avons pas de misère à la croire en ayant vu leur méthode de travail.

En fin d'après midi, on pense être rendu au village de Vellinga, mais fausse joie, après la descente, nous avons droit à une rude montée. Celle-ci nous achève et nous cherchons désespérément un coin pour mettre la tente. On trouve, non loin d'une culture en terrasse un endroit. On a même droit à un canal d'eau, super pour faire la vaisselle. On s'installe et on voit deux paysans. On leur demande l'autorisation et ils acquiescent. On s'informe sur le village que nous pensons voir en contrebas mais ce n'est pas le nom de Vellinga. Je leur demande à combien d'heures est Vellinga et ils nous regardent bizarrement. On finit par comprendre que nous sommes à 5 minutes du village. Il est juste en haut derrière les arbres. Et bien, on sera finalement arrivé dans le temps.

Trek de 4 jours dans le canyon de Cotahuasi, le plus pronfond du monde,  en passant par Sipia, Vellinga et Quechualla

Une petite bouffe de macaroni avec sauce Tuco et l'eau du canal, lavage de la vaisselle dans le petit canal et on s'endort rapidement. C'est très pratique ici au Pérou car nous pouvons acheter de la sauce à spaghetti pas mauvaise en sachet. C'est moins pesant qu'une canne et ça nous fait des déchets moins volumineux à trainer.

Vidéo de notre trek dans le canyon de Cotahuasi



Le lendemain matin, on s'installe sur la grande place du village un moment. Il y a un robinet juste en face de l'église. On fait le plein. On décontamine notre eau malgré le fait qu'elle est potable. Ici, sans la possibilité de prendre un transport si on est malade, on ne veut pas prendre de chance.

On continu notre route vers Quechualla. La route est superbe, les couleurs du canyon impressionnantes
Trek de 4 jours dans le canyon de Cotahuasi, le plus pronfond du monde,  en passant par Sipia, Vellinga et Quechualla Trek de 4 jours dans le canyon de Cotahuasi, le plus pronfond du monde,  en passant par Sipia, Vellinga et Quechualla
La rivière tout en bas, les ponts et le ciel qui est de notre coté, on ne peut rien demander de plus.

Trek de 4 jours dans le canyon de Cotahuasi, le plus pronfond du monde,  en passant par Sipia, Vellinga et Quechualla Trek de 4 jours dans le canyon de Cotahuasi, le plus pronfond du monde,  en passant par Sipia, Vellinga et Quechualla
La chaleur vient vite à bout de nous et malgré qu'il soit possible assez facilement de faire l'aller-retour de Vellinga à Quechualla dans la même journée, nous ne ferons que l'aller, avec plusieurs posent photos.

Sur le chemin, nous voyons un bassin, comme je me suis sali les pieds, je décide de me les tremper, et surpris, l'eau est chaude, c'est une source thermale! On fait trempette des pieds avant de continuer.
Trek de 4 jours dans le canyon de Cotahuasi, le plus pronfond du monde,  en passant par Sipia, Vellinga et Quechualla

Encore une fois on voit les cultures mais le village est caché un peu plus haut. C'est alors que nous accostons deux jeunes hommes dans les champs pour leur demander la direction. Aussitôt le Buenos dias dites, ils nous accueillent avec des oranges que nous ne pouvons refuser. On avait entendu dire que les oranges de Quechualla étaient dans les meilleures du monde... et bien c'est vrai. De délicieuses oranges bien juteuses. Une dame arrive pendant que nous dégustons les oranges et que nous essayons de faire un brin de conversation. Et bien cette dame de près de 60 ans (on estime) a fait le trajet depuis Sipia ce matin, on a mis deux jours à le faire, elle a mis 6 heures. Il y a bien un raccourci en évitant Vellinga mais tout même... Bravo, ils sont faits vraiment fortes les Mamitas.

Nous arrivons au village et l'enseignant nous accueille lui aussi avec des oranges qu'il prend dans son jardin. Ici, pas de marché nous explique-t-il lorsque nous lui demandons où il se trouve. Il y a bien une dame qui vend des oeufs mais aujourd'hui, elle n'en a pas. On les entend parler de kayak mais on ne sait pas trop : ils se font livrer en kayak? Ça nous paraît impossible.

Un homme nous voyant cuisiner sur le perron de l'église nous propose de dormir chez lui, on refuse gentiment car nous avons notre équipement de camping. Par contre, à Vellinga aussi il est possible de dormir chez l'habitant moyennant un dédommagement (pour les intéressés). Avant de quitter le village, nous faisons le plein d'eau au robinet en face de l'église. (C’est fou comme on boit avec cette chaleur, chacun 3 litres par jour! Et c'est sans compter l'eau pour la cuisine)

Nous campons donc à 1 km du village juste en bordure de la rivière sur un sable fin. La température est idéale et nous n'aurions pas eu besoin d'apporter dans notre sac à dos les vêtements chauds. Même les sacs de couchage sont à peine nécessaires, le drap de soie étant suffisant.
Trek de 4 jours dans le canyon de Cotahuasi, le plus pronfond du monde,  en passant par Sipia, Vellinga et Quechualla

Le lendemain, retour sur notre chemin pour Vellinga. On évite la montée au village en prenant le raccourci mais nous devons faire un petit crochet pour prendre de l'eau dans une source qui coule vers la rivière. On se fait à manger juste à côté de cette petite source en allant chercher l'eau le plus haut possible, pour éviter les crottes de mules... Pour faire le plein des gourdes (7litres) on choisit plutôt un petit canal creusé.

On marche sous la chaleur, on avait oublié une crevasse que nous devons traverser, elle nous paraît bien difficile. Lorsque nous croisons une autre source d'eau nous ne résistons pas à l'idée de se faire une autre petite bouffe à l'ombre d'un arbre.

Photos de notre trek à Cotahuasi
Trek de 4 jours dans le canyon de Cotahuasi, le plus pronfond du monde,  en passant par Sipia, Vellinga et Quechualla
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Il commence à se faire tard, 16 h mais c'est à ce moment que nous sommes le mieux pour marcher. On entend les travailleurs, signe que nous approchons de la chute et de la fin du trajet. Cette fois-ci par contre on les regarde avec plus de points d'interrogation que la première fois : et lorsqu'ils nous font signe de passer, on regarde, on examine, on évalue, qu'est-ce que l'on fait. On reste ici pour toujours ou on passe? Les travailleurs sont à 3 mètres sous nous. Ils sont toujours avec leurs marteaux piqueurs devant les pieds et donc en partie sous nous. Même en regardant bien on ne voit pas de trace. On commence tout de même l'avancé. On perd de vu les travailleurs qui sont dans un virage. Avec nos sacs à dos de plusieurs kg sur nous, on ne se sent pas au meilleur de notre capacité pour l'acrobatie. On sent le sable glisser sous nos pieds et pas besoin de regarder à nouveau vers le bas : on sait que c'est tout droit à plusieurs centaines de mètres que nous nous écroulons si nous faisons un mauvais pas. Si ce passage avait été comme ça à notre début, on n’aurait jamais passé, mais là on a pas bien le choix. On réussit (bien sûr car on vous écrit) et on est bien content de retrouver la route.

Vous voyez la route qui s'arrête et la forte pente qui suit, et bien c'est dans la forte pente que nous avons du passé, il n'y avait plus de chemin à cet endroit. Le sable n'était pas stable, la frousse qu'on a eue! Un seul faux mouvement et vlan, la descente.....
Trek de 4 jours dans le canyon de Cotahuasi, le plus pronfond du monde,  en passant par Sipia, Vellinga et Quechualla

On se cherche un endroit où camper près du chemin de la chute. On regarde l'indication sur une roche et on suit le chemin sur quelques mètres pour se rendre compte qu'il s'est affaissé. Pas moyen de passer. On est un peu déçu mais nous nous trouvons un autre petit sentier et un endroit pour mettre la tente avant que la nuit tombe.

Trek de 4 jours dans le canyon de Cotahuasi, le plus pronfond du monde,  en passant par Sipia, Vellinga et Quechualla
Au lever du soleil, Dany va voir les environs pour trouver une route alternative pour la chute. Il trouve et on voit par la suite qu'elle est bien indiquée. On s'y rend, nous sommes seuls. Nous sommes rejoints un peu plus tard par un couple de Cotahuasi venu que pour la chute le temps de l'avant midi et un couple de Chivay (le canyon voisin). Le canyon de Cotahuasi est le plus profond du monde tandis que celui de Colca (Chivay) est le 2e plus profond du monde. Ils sont par contre très différents. La végétation, la population, les villages tout est différent, nous explique la dame du couple, tandis que Dany essaie de régler le problème que l'homme a avec sa caméra.

Trek de 4 jours dans le canyon de Cotahuasi, le plus pronfond du monde,  en passant par Sipia, Vellinga et Quechualla

Nous partons tous ensemble vers 10 h pour attraper le combi de 11 h, le seul en ce sens de la journée. Nous arrivons à Cotahuasi pour le diner que nous prenons dans un petit restaurant que nous avions déjà testé. On ne sait pas vraiment quel est le choix du 2e plat et choisissons au hasard. La dame qui semble avoir perçu que nous ne connaissions pas le nom de ses plats nous emmène un échantillon de chacun pour que nous puissions faire un choix plus éclairé, c'est très gentil. On choisit donc les fèves (ou simili cassoulet) qui sont délicieuses.

encore un bon repas
Durant notre repas, un villageois rencontré dans le bus de notre arrivée il y a quelques jours nous aperçoit et nous demande ce que nous avons fait. Il nous conseille d'aller à Pampamarca. On avait comme projet initial d'aller vers Alca mais sans but, alors pourquoi pas Pampamarca. On dine puis on va se renseigner pour le transport pour le village. Il y a un combi à 15 h, parfait. Ça nous coûte 5 soles pour 2heures de virages serrés et malgré le fait que nous sommes presque habitués maintenant, on s'accroche au siège comme si ça pouvait nous aider...

Arrivé à Pamparmarca, le président du tourisme du village (du moins il prétend) nous accueille et nous trouve une hospedaje. C'est tout un étage complet, avec trois lits et endroit de séjour. La salle de bain est en bas. Nous n'avons pas besoin d'aussi grand mais la dame n'a que ça. Elle nous dit 20 soles mais même si c'est grand, on trouve que c'est un peu exagéré pour les prix de la région. Elle nous le fait à 10 soles pour les deux sans hésiter.

Photos de Pampamarca
Village de Pampamarca à une 10e de km de Cotahuasi en ligne droite mais 2heures de combi
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Le matin, on se dirige vers le mirador qui est très beau. On passe devant un bain thermal peu invitant et on continu la route en pensant se rendre au sommet de la montagne. On se rend compte après un moment que ce n'est pas la bonne route, tant pis, on aura eu un beau point vu sur la ville.

Vidéo de Pamparmarca


On s'informe pour la route pour le sommet de la montagne, là où il y a des rochers en pics.Village de Pampamarca à une 10e de km de Cotahuasi en ligne droite mais 2heures de combi
On commence l'ascension mais le ciel menace de nuages. On décide de laisser tomber et de plutôt essayer d'attraper le combi de 13 h pour Cotahuasi. Durant la descente, on croise deux Péruviens de l'Amazonie en touristes ici. L'un d’eux nous parle dans un français parfait sans accent! En français international. On continu la descente et à peine arrivé au village que la pluie nous tombe dessus. On a bien fait. On va récupérer nos sacs et après un salut en danse du papi de notre hospedaje Flor del Lys, on quitte l'endroit.
Village de Pampamarca à une 10e de km de Cotahuasi en ligne droite mais 2heures de combi

À peine arrivé à Cotahuasi, on regarde pour le bus pour Arequipa (car il n'y a pas d'autres solutions pour rejoindre Andagua pourtant à peu de distance sauf de faire un arrêt à Aplao et attendre le prochain bus d'Arequipa ce qui fait économiser 7 soles mais on n’est pas assuré de trouver un siège à 23 h le soir du lendemain). On s'était informé du prix quelques jours avant et c'était 25 soles. On demande deux tickets pour le soir même, il ne reste que des places au fond du bus. On les prend, mais on change d'idée lorsqu'il nous dit que le prix est à 30! pourquoi? C'est fêté de quelque chose... On lui demande pour le lendemain, il nous dit que ce sera le prix régulier. On lui dit que nous prendrons demain. Il est tout surpris et finalement nous laissent les places d'aujourd'hui à 25 soles car il ne veut pas refaire les tickets!!!

Encore une longue nuit de bus, arrivé vers 4 h à Arequipa, on se trouve un hospedaje pour quelques heures mais dans la nuit, difficile de trouver de bons prix. Si au moins on arrivait à 6 h on sauverait une nuit!



Par Maryse Guévin et Dany Thibault
Voyage Tour du monde 2006-2010
Photos, vidéos, budget et carnet de route (récits de voyage)

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