Sancti Spiritus est une jolie ville coloniale assez grande. Avant de s’y rendre, tout autour c’est les plaines cultivées de canes à sucre. Sancti Spiritus fait partie de l’une des 8 premières cités à être fondé par les Espagnols au début du XVIe siècle. Le centre a été restauré et les couleurs sont vives. Les bâtiments datent pour la plupart des XVIIIe et XIXe siècles. Aussi, deux autres places l’entourent et ont aussi leurs charmes. Sur la route, des gens nous disent de nous trouver un abri avant la nuit, car les vents risquent d’être dangereux dans les prochains jours.
La route se fait
facilement entre Ciego de Avila et Sancti Spiritus. Une fois sur
place nous sommes surpris par la grosseur de la ville, on s’attendait
qu’elle soit plus petite, un peu comme Ciego de Avila.
Une fois à Sancti
Spiritus, nous allons voir une casa qui était listée sur Airbnb à
12 CUC la nuit. Le proprio n’est pas sur place et on lui parle
donc au téléphone. On lui dit que nous avions vu hier une chambre
de libre à 12 CUC la nuit par Airbnb, mais que nous n’avons
pas fait la réservation par manque de temps. Est-ce que cette
chambre et ce prix sont toujours disponibles ? Il nous affirme que
oui et nous prenons donc la chambre pour 2 jours.
Alors que nous nous
installons, un jeune homme qui se dit l’administrateur de l’endroit
et qui vient sans aucun doute de se lever nous dit que finalement ce
ne sera pas possible à ce prix. Pour nous, le problème n’est pas
tant que le prix
soit un peu plus élevé, comme c’est arrivé à Camagüey, mais
bien le fait qu’une fois que l’entente est faite, on veut qu’elle
soit tenue. Même chose lorsqu’il nous arrive de négocier un prix
avec un taxi en Asie, on ne paiera pas plus cher une fois sur place
et dans l’autre sens, si l’on était d’accord à payer un
certain montant et que finalement on s’est fait avoir, on va le
payer, car nous l’avons accepté. Ce principe nous tient à cœur
plus que le prix payé finalement. Nous n’aurions eu aucun problème
à payer plus cher que le prix Airbnb si au téléphone nous avions
convenu d’un prix d’un commun accord. Par contre, une fois que
nous sommes installés
et qu’il nous reste que les papiers à signer, on trouve ça
insultant. Donc on refuse, en expliquant que nous venons de parler à
un homme (qui se trouve à être son père) quelques minutes
auparavant.
Tant pis, c’est
tout de même déçus que nous reprenons notre équipement et que
nous l’installons de nouveau sur notre vélo pour aller à la
recherche d’une
autre casa. Il finit par nous faire
pratiquement au même prix que celui convenu, mais non, on a plus
confiance. Il aurait pu nous dire que son
prix était de 20 ou 25 ou même 15 au téléphone lors de notre
entretien, nous aurions choisi d’y rester ou non, mais là on
préfère payer plus cher ailleurs que de se faire jouer sur le prix
de cette façon. Lorsqu’on nous dit que
ce sera impossible d’avoir à moins de 25 CUC ailleurs alors
que nous en avons vu plusieurs à moins de 15 CUC sur Airbnb, ça
nous donne comme un challenge!
On repart donc à la
recherche d’une casa. On trouve notre bonheur à deux rues de là.
Le couple est charmant, c’est une petite
chambre, mais à prix correct pour nous. On prendra la chambre pour 3
nuits, ça sera parfait pour eux, car elle est réservée
par la suite. Donc il n’y a aucune perte pour eux, la chambre sera
louée tous les soirs. C’est un charme et tous les jours nous
parlerons un peu avec le couple qui est dans les travaux pour leur
maison principale.
Nous sommes un peu loin du
centre (plus ou moins de 2 km), comme on l’aurait été
également avec notre première casa. C’est parfait, ça nous fera
marcher et donc travailler d’autres muscles et d’autres positions
que celle assise sur la selle d’un vélo.
Nous nous rendons donc au
centre à la recherche d’un resto, car il est passé 13 h avec
tout ça. On a perdu bien du temps à remettre le tout sur nos vélos
pour changer de place.
Peu de restaurants pas
chers à première vue, on en croise deux qui ont une file d’attente
incroyable. On poursuit notre chemin, on avait peur que la pluie
tombe, mais finalement ça se dégage. Après avoir fait le tour du
centre on se rend à un autre resto où il y avait une file de
clients cubains 30 minutes avant. Lorsqu’ils nous montrent le menu,
tout est en CUC. Je soupçonne qu’il y avait un menu d'exception
pour les touristes. Une file d’attente de Cubains, des nappes pas
très propres sur les tables comme dans les restos en CUP et les prix
seraient en CUC ! Laissez-nous en douter. Il faudra s’y faire et
surtout être vigilant. Dans les plus petits endroits, ils font plus
rarement des menus en double avec des prix différents pour les
étrangers, car ils n’en ont pas assez pour que ça vaille la
peine. Par contre dans les plus grandes villes, ils sont sur les
routes principales et les touristes s’arrêtent, c’est autre
chose.
Un homme un peu bizarre
nous accoste et nous dit d’aller voir le resto à côté, car ce
n’est pas cher comme celui-ci. On lui explique que nous le trouvons
bien cher ici, car c’est écrit en CUC. Il ne semble pas trop
comprendre et nous le suivons dans un resto chinois à deux pas de
là. C’est le Shanghai. Le resto semble plus ‘’chic’’ que
le dernier où nous venons de passer et nous sommes encore dans la
très touristique rue piétonne. Finalement est-ce parce que nous
sommes accompagnés de notre nouvel ami cubain, mais les prix
semblent bien ? Il faut dire qu’avant de nous assoir, malgré la
pression de notre ami, nous avons regardé le menu. Aussi, on voulait
être certains de ne pas être ‘’obligés’’ de payer un repas
supplémentaire. Sans même le demander, l’homme aux airs,
disons-le un peu clochard, a pris une table en retrait après nous
avoir conseillé les meilleurs plats du menu.
On passe notre commande
avec entre autres la soupe qui est à ne pas manquer ! Nous y
ajoutons du riz frit, des bananes frites (que nous ne recevrons pas),
un rouleau impérial (qui est une crêpe roulée farcie) et du chop
suey au jambon. Tout est très bon. L’homme qui un peu avant nous
quitte le resto nous dit que nous pourrons y venir pour les 3
prochains jours. Bon, ce ne sera pas tout à fait le cas. Le
lendemain, nous voulions aller y diner, mais ce dernier est fermé
pour fumigation. Nous avons vu régulièrement des restos et/ou
commerces fermés pour fumigation, ça semble très populaire comme
façon de faire. Tant pis, nous irons en découvrir d’autres.
En parlant de resto, une
autre aventure de Cuba : nous arrivons à l’ouverture à 12 h
dans un resto. On regarde le menu, on attend que le resto ouvre dans
le ‘’bar’’ à l’entrée. On commence la file. Nous sommes
4 tables qui attendent. Le resto ouvre avec 30 minutes de retard, on
nous averti que nous ne pouvons pas commander de riz pour l’instant
(et aucun autre accompagnement) seul la viande est prête. Si l’on
veut du riz, on doit attendre. C’est ce que nous faisons avec la
majorité des gens qui attendent eux aussi. On rigole avec les autres
clients, des Cubains, qui semblent trouver bien ridicule cette
mystérieuse attente pour le riz. À 13 h, on peut tous entrer;
le riz est prêt. Génial! on prend donc place et tous ceux qui ont
attendu aussi. Bien sûr comme d’habitude, on nous remet un menu,
mais plus de la moitié des trucs ne sont pas disponible. Finalement,
on nous dit qu’il y a du riz congri et du bifteck de cerdo (pour le
poulet, il faudrait attendre un autre 30 minutes!). Tout le reste du
menu qui doit contenir au moins une quinzaine de choix n’est pas
disponible. Je me suis toujours demandé pourquoi ils prenaient la
peine de nous donner le menu à nous et aux Cubains, alors qu’ils
pourraient nous énumérer, ou encore écrire sur un tableau, le
choix unique de la journée ! Mystère non résolu, mais ça fait
le charme pour nous qui sommes en visite. Le jeu est d’essayer de
trouver le seul choix disponible dans le menu complet ! Celui qui
trouve gagne une crème glacée!
Biftec de cerdo et riz congri.
La visite de la ville est
intéressante. Les bâtiments colorés et bien restaurés dans le
centre. Il y a beaucoup de groupes qui visitent la ville en journée,
mais tout est beaucoup plus calme en fin d’après-midi alors que
cette grande partie de touristes est repartie dans leur tout-inclus.
Nous profitons d’un
arrêt de 3 jours à Sancti Spiritus pour aller sur le site Airbnb,
car notre prochaine destination est Trinidad. Trinidad est une des
villes les plus populaires pour les casas indépendantes. On préfère
faire une réservation avant d’arriver et comme nous restons 3
jours ici à Sancti Spiritus, ça nous permet de faire la réservation
en passant par mon père. Merci papa ;)
On se choisit une chambre
avec de bons commentaires et assez près du centre. Puisque nous
avons le choix. Et les prix sont vraiment intéressants ! Et
puisque nous comptons y rester quelques jours, c’est parfait. De
plus avec ce qui se passe, on aime mieux être certain d’être en
casa pour les prochains jours également.
Durant notre trajet entre
Ciego de Avila et Sancti Spiritus, un homme nous demandait si nous
avions prévu d’arriver tôt et de faire attention à nous. Les
Cubains sont toujours gentils, mais on comprend mieux pourquoi il
nous avait donné cet avertissement. Une tempête (finalement une
tornade) menaçait Cuba. Lorsque nous entendons la pluie et le fort
vent durant la nuit, nous sommes très heureux d’être dans une
chambre en dur. Nous aurons la nouvelle le lendemain matin : une
Tornade a détruit une partie de La Havane. C’est la 1re tornade de
ce genre dans la capitale. Nous avons une vague de froid ici au
sud de l’ile. Nous sommes à 350 km de La Havane; c’est
loin, mais tout près à la fois. Dans les nouvelles, bien sûr on ne
parle que de ça. On s’informe pour savoir les impacts que ça
pourrait avoir le reste de notre trajet.
Pour l’instant, on est
tout de même à bonne distance et nous pensions passer à La Havane
pas avant un mois, on verra donc d’ici là ce qui se passera sur
place. Les 3 jours ici à Sancti Spiritus seront parfaits pour faire
passer les très forts vents qui nous auraient donné bien de la
difficulté à vélo en plus du danger, car on ne sait jamais si l’on
dort en tente ou en casa.
On profite également de
notre séjour ici pour nous permettre de nous promener même une fois
le soleil couché ! Ce qui est rare lorsque nous faisons du vélo
durant la journée. On tombe de fatigue très tôt de toute façon et
nous sommes souvent dans de minuscules villages où il n’y a aucun
intérêt à sortir une fois le soleil couché.
Le matin, on peut jaser
avec un couple italien qui vient à Cuba depuis 20 ans. C’est
bien intéressant de jaser, car nous avons eu peu la chance de
croiser d’autres étrangers dans nos casas, nous sommes souvent les
seuls locataires. En fait, j’imagine que ça changera dans les
prochains jours avec nos destinations plus populaires. En même temps
si j’avais 1 semaine ou deux, je pense que mon désir de parler à
d’autres étrangers serait bien bas. Nous, après quelques mois,
nous trouvons intéressant de partager notre expérience et de
découvrir celles des autres.
Pont de la rivière Yayabo a été bâti en 1821 avec 30 000 briques. Ce pont à 4 arches enjambe une petite rivière bien polué et sale. Tout autour, de jolies rues de pierres et de petites maisons colorée.
On essaie un nouveau resto
à la gare de bus pour notre dernière journée, car ceux où nous
aimions aller n’ont plus de nourriture. Une dame dans la
cinquantaine nous accueille, elle est vraiment gentille, elle nous
montre son menu et nous montrent les quelques plats qui sont
disponibles. On est les seuls clients du resto. On commande donc
quelques trucs. Le menu a les prix bien indiqués. On se fait servir
par une toute jeune, tout est OK. La facture arrive et le prix est de
+-35 % plus cher! Nous avons l’habitude avec nos voyages en
Asie et Amérique latine de bien vérifier les prix et ne jamais
payer aveuglément. Elle nous explique la facture en nous disant que
son prix est bon. On lui redemande le menu et finalement l’autre
dame que nous avions vue au départ s’excuse, la jeune a fait une
erreur… ouain! On pense que c’est intentionnel de la part des
deux, mais finalement on paiera le bon prix. Encore une fois,
jamais on ne commande quelque chose sans avoir vu le prix ou s’être
fait confirmer le prix. Parler espagnol nous facilite la vie. Et
comme dans tous les pays du monde, les villes touristiques sont
souvent les pires.
Ce sera un bon
aide-mémoire pour nos prochaines destinations, dont la très
populaire Trinidad.
Récit de nos 5 mois à vélo à Cuba 2018-19
Récit de notre voyage de 3 mois en Birmanie 2017-18
Récit de notre voyage en Thailande 2017-18
Par Maryse Guévin et Dany Thibault
Voyage Tour du monde de 4 ans et autres aventures à travers le monde.
Photos, vidéos, budget et carnet de route (récits de voyage)
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