C’est sous la brume que nous
prendrons la route. Direction Batabano. Finis notre belle autoroute
d’hier qui menait directement à La Havane. C’est une première
section de route terrible qui nous attend le matin. En fait, c’est
de l’asphalte coupé en morceaux grossiers laissé là en guise de
recouvrement.
Cette mauvaise route finie à
Letchuga ! Oui, oui, c’est le nom d’un village. C’est dans ce
village que nous avons mangé notre meilleure sandwich picadillo. On
lui en recommande à son plus grand bonheur. Les gens par ici nous
regardent avec beaucoup de curiosité, je ne serai pas surprise que
pour beaucoup d’eux, c’est la première fois qu’ils voient des
cyclistes avec tous leurs équipements comme nous. On sent juste de
la belle curiosité sans méchanceté.
Générosité des Cubains
Depuis notre départ de San Nicolas, nous essayons à
chaque village rencontrés de faire le plein d’essence pour notre
bombonne MSR pour cuisiner. Tout est vide. Un homme stationné à
proximité d’une station-service à l’un de nos arrêts nous
demande ce que nous cherchons. On lui explique que nous voulons
seulement acheter un demi-litre d’essence pour pouvoir refaire
notre réserve pour cuisiner. L’homme nous propose l’essence de
sa voiture. On lui dit que c’est OK, on n’est pas si en manque
que ça, ça peut attendre. Il en fait une mission et c’est
impossible de lui dire non. Il met l’essence récupérée dans une
panne et remplit notre bouteille. On insiste pour payer notre dû,
mais impossible, c’est un cadeau nous dit-il. L’essence pour les
petits travailleurs, c’est quand même assez cher, ce qui nous fait
penser que l’on ne sait pas comment ça fonctionne ici pour ça,
car c’est hors de prix comme les voitures d’ailleurs, qui peut se
permettre ces voitures, qui les conduisent, on voit bien que ce n’est
pas toujours des riches et pourtant, ils sont les seuls à pouvoir se
permettre des voitures ! Est-ce un droit acquis quand ta famille en
avait une dans le temps… ? Toujours plus de questions que de
réponses lorsqu’on s’attarde à penser à la vie à Cuba.
L’essence est à 1 CUC par litre soit le salaire d’une
journée d’un professeur de campagne.
Batamano
Nous arrivons à Banamano, il est midi.
Il fait vraiment chaud aujourd’hui. On voit qu’il y aurait un
bord de mer à visiter pas trop loin de ce village principal, donc
nous décidons d’aller à la recherche d’une casa. On finit par
en trouver une, mais le proprio n’y demeure pas. Avec l’aide des
voisins, on finit par le trouver. Il nous fait un prix pas si
intéressant à 15 CUC, on comprend qu’il n’est plus listé
casa bleu, mais rouge pour Cubain maintenant. En fait, même si ce
n’est qu’une chambre dont nous avons besoin, nous avons droit à
un mini appart tout rénové depuis peu. De ce que nous voyons dans
le registre, les derniers à être passé étaient des Cubains qui
ont payé 100 CUP la nuit ! Pas cher, pas cher!
Une grande chambre, une belle salle de bain et une cuisine.
Aventure avec la nourriture, doit-on
manger notre plat ou non?
Nous nous trouvons un resto dans nos
prix. Plus de riz congris, on commande donc du riz blanc avec le plat
du jour. La jeune qui a pris notre commande et qui arrive avec le riz
nous le sert avec une face de dégout discrètement. Elle attend que
la cuisinière-proprio? Soit à l’arrière pour refaire cette drôle
de face, nous sommes à nous demander si elle n’a pas un problème
mental… On lui demande ce qui se passe, puis nous comprenons dans
un langage inintelligible que nous ne devrions pas manger ce riz,
mais de ne pas en dire un mot. Ce manège dur un bout, on pense
qu’elle a peur des réprimandes, mais on parle assez espagnol pour
comprendre si elle voulait bien s’expliquer plus clairement. On
regarde notre riz de plus près. On ne touche à rien. On attend que
le reste du repas arrive. On lui demande directement si l’on
devrait manger le reste et que c’est bien juste le riz qui est
déconseillé. On demande quel est le problème avec ce riz, mais
elle ne veut pas répondre, elle dit que c’est un secret et fait
chuttt lorsque la cuisinière sort de son coin. Par contre, elle nous
dit que le reste est OK, salade, soupe et plat principal. On peut
manger le riz aussi, mais à notre place elle ne le ferait pas. De
toute façon, l’appétit est parti et nous avons suffisamment du
reste pour nous sustenté. Jusqu’à ce jour, on ne sait pas ce qui
s’est passé avec le riz ce jour-là. La dame l’a échappé par
terre ? Il était vieux ? Elle a craché dedans ? Mystère.
C’est certains que ce soir on se trouvera un autre resto.
Batabano en bord de mer
On reprend nos vélos et le temps de
décrocher les sacoches et nous allons 5 km plus loin à
Batabano en bord de mer. C’est une plage d’eau noire. Le proprio
de la casa nous dit que c’est bon pour la peau des ados avec leurs
boutons et pour toutes les peaux en fait. Nous arrivons à la plage
elle est déserte. C’est plus occupé en juillet- aout, parait-il.
Le coin est très rural et a un certain charme. On est loin du
village de Playa Larga.
Pour le soir, on se cuisinera. On ne
prendra pas de risque avec notre aventure du midi. De toute façon,
nous avons une belle cuisine à notre disposition.
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Par Maryse Guévin et Dany Thibault
Voyage Tour du monde de 4 ans et autres aventures à travers le monde.
Photos, vidéos, budget et carnet de route (récits de voyage)
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