Une des plus belles routes que nous
avons faite à vélo à Cuba est celle entre Cienfuegos et Playa
Giron en passant par les sentiers côtiers. Cette route est loin de
tout et pourtant pas si loin en même temps. Comme partout à Cuba le
temps semble s’être arrêté, mais ici, vous êtes seuls pour le
vivre. En fait, on se sent un peu comme lors de nos longues
randonnées en Nouvelle-Zélande par exemple. Cette route en sable, à
peine parfois la largeur du vélo et qui nous donne accès à de
nombreuses petites baies toutes aussi solitaires les unes que les
autres. Un bout du monde qui laisse réfléchir. Un bout du monde qui
est enivrant.
Après beaucoup de réflexions et
d’hésitations, on choisit l’impopulaire route qui passe par
Jaragua, pour aller à Guasasa en longeant au plus près la côte.
Nous avons lu l’aventure de quelques-uns qui ont vécu de multiples
crevaisons à cause des crabes qui passent par là en saison et des
épines d’arbres. L’un d’eux dit qu’après 25 km et 7
crevaisons, il a lâché prise et a rebroussé chemin. Finalement, on
a vu peu d’aventures de rapportées sur internet, seulement 4 ou 5,
souvent avec des chemins un peu différents, mais nous n’avons pas
fait de grandes recherches non plus. Nous avons vu le parcours d’une
personne qui a fait semblable à ce que nous voulions le faire. Nous
nous sommes dit si c’est possible, nous y allons. Il y a quelques
infos intéressantes sur Wikiloc.com. De toute façon, nous avons
tout pour notre autonomie ; notre tente, nous avons de quoi
cuisiner, nous avons fait des réserves de nourriture et de l’eau
bien sûr.
C’est un Go! On part tôt, comme à notre habitude. Une fois arrivé à Juragua, on se sent déjà ailleurs. Ce village à quelques coups de pédales de la route principale. Comme ce sera le dernier village pour un bout, on s’arrête à la seule cafétéria, on se prend un refresco et un Pan-minuta, le seul sandwich disponible, en ne sachant pas du tout ce sera du pain avec quoi ! Surprise, c’est du poisson en filet pané avec la peau. C’est délicieux comme petit déjeuner ! On en profite pour jaser un peu aux quelques clients de casse-croûte. On demande un peu d’info pour le sentier à prendre pour aller vers Guasasa. Ça en réveille quelques-uns qui nous regardent les yeux grands ouverts pour ne pas dire la bouche également ! On ne passe pas inaperçu. Comme on baragouine quelques mots d’Espagnols, tous ont leurs mots à dire pour nous aider. On a diverses réponses, mais on fait une moyenne des gens qui semblent plus susceptibles de nous donner le meilleur chemin pour nous. De ce que nous en comprenons, il y a une multitude de sentiers pour aller prendre cette route ! Des raccourcis qui sont aussitôt déconseillés par d’autres, car trop difficiles à trouver, à un détour que d’autres jugent inutile.
Nous avons tout de même Mapme, qui
pourra nous aider quelque peu. Après notre déjeuner, nous reprenons
la route et il est encore tôt le matin.
Nous retournons sur la route principale
et nous restons attentifs aux indications que nous avons reçues. On
voit là, presque invisible, un chemin de sable durci. Selon nos
indications, ce serait lui notre chemin-sentier à suivre. Nous
l’avons remarqué seulement parce qu’un cheval et sa carriole
sont passés. On attend un peu à l’ombre que quelqu’un passe,
soit dans ce chemin, soit sur la route principale. Mais personne !
Tant pis, si ce cheval est passé, c’est que ça doit bien aller
quelque part et selon Mapme c’est la bonne direction.
Dommage qu'il soit trop tôt pour le camping, nous aurions été à l'abris
On fait la route. On se sent dans un
sentier pédestre. C’est calme, le bruit de la mer nous accompagne
ainsi que les oiseaux qui chantent. Le sentier est de sable, mais en
général assez tassé pour ne pas être difficile. Quelques sections
en roches nous font descendre de notre vélo par moment, mais rien de
bien méchant. L’avantage est que nous sommes dans un sous bois et
nous avons donc l’ombre bienfaitrice sur la majorité du sentier.
Sur cette section aujourd’hui, nous croisons un piéton et deux
cyclistes ainsi que la carriole que nous avions vu entrer dans ce
sentier tout au début. Tous des Cubains!
Apprentissage sur l’eau salée.
Pour le dîner, on se cuisine du
spaghetti. Il nous passe une idée par la tête ! Si l’on cuisine
avec l’eau de mer, ça nous fera un spaghetti déjà un peu salé
et l’on économisera l’eau douce de nos gourdes! Habituellement,
on se fait un bouillon chaud avec l’eau de cuisson pour ne pas
gaspiller l’eau et l’énergie utilisée pour la chauffer et ça
depuis notre voyage en Nouvelle-Zélande. Aussitôt pensé aussitôt
fait ! Ne vous inquiétez pas, on sait que l’on ne peut pas boire
l’eau de mer! Et jamais on n’aurait pensé en faire une soupe. On
a déjà cuisiné des moules en bord de mer avec l’eau de mer !
On fait cuire les pâtes. Surprise! L’eau de mer est franchement
plus salée que ce à quoi l’on s’attendait ! Même rincer à
l’eau douce, nos pâtes sont salées à l’extrême ! Il faudra
étudier la prochaine fois la proportion à mettre d’eau douce
versus l’eau salée pour pouvoir s’en servir. Ce n’est pas
grave, on mange nos pâtes trop salées. De toute façon, on sue
tellement que nous avons du sel là rattrapé. Pour les intéressés,
il paraitrait que l’on devrait ne cuisiner que des trucs que l’on
peut éplucher dans l’eau de mer. Ne pas cuisiner de riz avec l’eau
de mer et idéalement pas les pâtes non plus. Pour les pâtes, au
besoin, c’est ¼ d’eau de mer pour ¾ d’eau douce. On le saura
pour la prochaine fois. *pour info j’ai lu quelque part que l’eau
de mer c’est +- 30 g de sel par litre d’eau. Habituellement
à la maison on ajoute 5gr de sel par litre d’eau ! *
Nous faisons des détours aussitôt que
nous avons la chance pour voir les nombreuses baies que l’on devine
en entendant la mer un peu plus forte. L’une d’elles avec son
sable de plage et ses grands arbres bien feuillus, fera notre halte
parfaite pour notre soirée. La baignade est inaccessible, car c’est
des rochers coupants qui bordent l’eau. Ce n’est pas grave. Nous
admirons les fortes vagues qui se fracassent sur le rivage, dommage
que notre paix soit perturbée par les moustiques et les brûlots. Il
y a parfois de petits ou grands trous d’eau qui emprisonnent de
nombreux poissons colorés. C’est divertissant.
Le soleil tombe, nous avons déjà
installé notre campement. Et là plus loin on voit quelque chose
dans la mer. Qu’est-ce que c’est ? Finalement à plus ou
moins 30 mètres du rivage un homme sort de la mer avec un habit de
plongée, un masque, un tuba et son harpon. Par chance, il a aussi
plusieurs poissons… ce n’est pas un chasseur de campeur ! Un 2e
homme sort de l’eau. De ce que nous en comprenons, ils se font
débarquer un peu plus haut et suivent le courant pendant de longue
heure. Un transport arrive peu de temps après pour les chercher; un
cheval attelé et l'on redevient seul par la suite à notre
campement.
Seulement 50 km aujourd’hui,
mais des kilomètres franchement agréables. Vivement la suite!
Pour vous donner une idée du trajet
Récit de nos 5 mois à vélo à Cuba 2018-19
Récit de notre voyage de 3 mois en Birmanie 2017-18
Récit de notre voyage en Thailande 2017-18
Par Maryse Guévin et Dany Thibault
Voyage Tour du monde de 4 ans et autres aventures à travers le monde.
Photos, vidéos, budget et carnet de route (récits de voyage)
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