Traversée de la frontière Guatemala et Mexique par La Tecnica plutôt que par Bethel.

Frontière pour le Mexique, Bethel ou La Tecnica?

Pour le dernier mois et le dernier pays, nous avons pensé déroger à nos habitudes et pensé à prendre un shuttle pour nous simplifier la vie. Comme toujours, à une frontière, nous sommes un peu vulnérables aux arnaques pratiquées par les officiels. Nous avons lu dans nos guides de voyage et sur le net plusieurs histoires sur cette frontière. Premièrement, on dit que c'est difficile, fastidieux de passer par la frontière La Tecnica. Ensuite, on dit que c'est très cher en indépendant de passer par Bethel, car on doit payer la traversée de 40 minutes. Celle-ci coûte environ 500 quetzales le bateau (60 $) et l'on doit donc trouver d'autres passagers pour partager les frais et ça semble difficile. De plus, les douaniers demandent une taxe illégale de 40 GTQ pour avoir droit à notre tampon de sortie. Ça, c'est ce que nous avions entendu. Aussi, on sait qu'ici (au Guatemala, mais surtout près de Flores), il faut négocier avec tous les bus et c'est aussi ce qui nous énerve.

Nous allons donc voir les shuttles, ils demandent 265 GTQ (230 GTQ négociés) pour le trajet Flores — Palenque. On décide au dernier moment de s'arrêter à Bonampak et la compagnie San Juan (la compagnie de shuttle) nous demande pratiquement le même prix et l'on n’a pas pu descendre à moins de 220 GTQ pour le trajet Flores – San Javier. Nous avons aussi le choix de prendre le circuit Flores – Bonampak – Yaxchilan – Palenque pour 110 $ US. C'est trop et comme notre trajet n’est pas direct Flores – Palenque (qui est le meilleur rapport qualité-prix), nous décidons donc de faire le trajet par nous-mêmes.

Nous allons donc voir au terminal, nous allons voir Fuente del Norte qui nous dit très honnêtement que le prix est de 35 GTQ par personne pour Flores – Bethel. On trouve le prix très attrayant. Avec Fuente del Norte, il y a un bus à 6 h, à 7 h et 11 h. Nous allons voir pour un 2e avis. On demande à un homme qui nous conduit à une agence de voyages (le terminal est rempli d'agences de voyages). Il nous offre le prix de 70 GTQ et nous explique qu'il vaut mieux aller à La Tecnica plutôt qu'à Bethel (ça, on savait déjà). On sort donc sans réserver malgré l'insistance de l'agence. L'homme qui nous y a conduits nous fait un signe discret et il nous dit à l'abri du regard de l'agence de venir à 5 h, que le prix est de 30 GTQ par personne. Quelle gentillesse surprenante, de celui qui nous a emmenés à une agence!

Décidés, le lendemain matin nous partons de notre hôtel vers 4 h 30 pour le terminal. Nous voulions prendre un tuk-tuk (pour une fois, on les aurait encouragés), mais aucun n'est là. Seuls quelques shuttles se promènent. On marche donc peu rassuré jusqu'au terminal (on conseillerait aux autres de réserver un Tuk-Tuk la veille pour le matin). On arrive au terminal juste avant 5 h. On nous dit qu'il n'y a pas de bus à 5 h, on doit donc attendre celui de 6 h, puis surprise à 5 h 05 un colectivo arrive! On prend place, on demande si c'est bien 30 GTQ, le gars dit non, c'est 50 GTQ. On réplique qu'hier un gars de Fuente del Norte nous a dit 35 GTQ par personne. Il dit donc OK pour 35 GTQ. Par contre, pour une fois, on pense que nous avons payé moins cher que certains locaux! En fait 35 GTQ, c'est pour Bethel probablement et c'est peut-être un peu plus pour La Tecnica.

On part donc, vers La Tecnica, le trajet est beaucoup plus long que ce que nous pensions. Enfin, nous arrivons à Bethel. Nous descendons avec d'autres pour notre sortie du Guatemala. On a lu, sur le net, qu'ici (comme plusieurs endroits) demander le reçu est une astuce qui fonctionne. Par contre, ici plus qu'ailleurs, il est mieux de le faire avec une extrême gentillesse qui cache le doute que nous avons que ce soit illégal (il ne faut pas qu'il perde la face). Il nous donne notre tampon et ensuite, il nous demande la taxe de 20 GTQ par personne. (Moins cher qu'avec les shuttles, car on a entendu des gens qui ont payé 40 GTQ par personne.) On fait les gens surpris, « Ah oui!, mon ambassade m'a dit… eh... OK (en fouillant dans notre portefeuille), par contre nous avons besoin d'un reçu officiel », il nous dit d'attendre un peu plus loin. Il fait passer les autres. Lorsque la régulation des passeports des autres est faite, le chauffeur nous demande pourquoi nous restons à l'écart. On lui dit que nous attendons le reçu officiel. Le douanier nous fait revenir et il s'excuse, il est à court de reçus, « allez y passez », nous dit-il (sans que nous ayons besoin de payer!) Tout le monde garde la face. Une dame nous offre d'échanger nos quetzales à 1,40 GTQ. Les autres disent que nous pourrons avoir un meilleur taux plus loin. On attend donc à La Tecnica. Les changeurs nous offrent le taux 1,45 (1,45 peso pour 1 quetzal). On ne veut pas courir le risque et l'on change le reste de nos quetzales (par chance, car on ne voit pas de changeurs du côté mexicain).

On descend du bus juste à côté du débarcadère. Avant d'aller plus loin, nous demandons à un passager de notre bus le prix pour la traversée, 10 GTQ ou 15 pesos. Nous allons tout de suite voir la Lancha (long bateau à moteur) qui nous dit que le prix est de 25 quetzales soit 35 pesos. On reprend place sur des sièges. On se fait dire bienvenu au Guatemala. On rectifie tout de suite, nous ne venons pas d’arriver, mais attendons qu'une Lancha nous fasse un prix honnête. On voit un groupe qui demande le prix pour eux, 10 quetzales par personne, répond le proprio de la Lancha. On se dit qu'il voudra peut-être nous faire le prix à plusieurs. Dany va donc le voir alors que les 5 passagers ont déjà pris place. Il demande si le prix est bien à 10 quetzales. « Non, c'est 25 GTQ », les autres qui s'inquiètent demandent à nouveau combien est le prix, il leur a dit 10 GTQ et non 25 GTQ, Dany répond à la place du gars « Non, pour vous, c'est 10 quetzales et à 25 quetzales c'est un prix exclusif pour nous » puis Dany reprend place, à côté de moi. On est tous les deux frustrés. Les Guatémaltèques à qui nous parlions trouvent très étrange que malgré le groupe, nous ne puissions pas payer le bon prix alors que nous le connaissons. On parle un bon moment avec eux. Un ami du proprio de la Lancha nous demande qui vous a dit le prix, il est fâché, et cherche quelqu'un à chicaner. Est-ce le changeur d’argent? Non, non! Ce sont les aimables passagers, donc tu ne peux pas te venger sur personne!


La traversée de La Tecnica est de 5 minutes, on voit bien de l'autre côté les nombreuses Lanchas qui sont en territoire mexicain. Qu’elle chance, une Lancha arrive, elle transporte deux passagers du côté mexicain vers nous. Dany va vite à sa rencontre et pas besoin de négocier, la dame est bien contente d'avoir deux passagers pour le retour. Aussitôt l'accord fait, le premier proprio de Lancha descend à la course les marches (moi je reste en haut, je me dis que Dany a réussi à avoir le bon prix). Il menace la dame et son mari et dit qu'ils n'ont pas le droit de nous prendre à 10 quetzales et que nous sommes ses clients et que, s'ils ne veulent pas de problèmes, ils doivent nous laisser ici. La dame s'excuse à Dany, elle ne veut pas de problèmes. (C'est très petit comme village La Tecnica.) On entend la dame répliquer (lorsque Dany est plus loin) qu'elle a besoin d'argent pour manger, pourquoi ne prendrait elle pas d'étrangers? Dany est en furie et moi, aussi. Qu'il ne veut pas nous prendre à un prix local, passe encore, mais menacer les autres qui sont prêts à nous prendre, c'est poussé trop loin! Là, pas question, on ne lui donnera jamais un peso! On explique ce qui s’est passé à nos « amis » guatémaltèques qui sont bien tristes pour nous... Pour satisfaction personnelle, le voyant nous regarder avec son sourire malicieux, je le prends en photo en lui disant que je veux garder un souvenir d'une personne aussi aimable. Les autres Guatémaltèques sont morts de rire!

Nous les saluons en leur disant que nous chercherons ailleurs. On demande donc pour une Lancha, lorsque l'on nous indique le débarcadère, on explique la raison, pourquoi nous ne pouvons pas y aller. On voit sur le bord de la rivière une Lancha et des femmes qui font leur lavage juste à côté. On s'informe, elles sont prêtes à nous traverser, mais elles ne savent manoeuvrer la barque. Elles envoient une jeune fille chercher quelqu'un. On voit notre « méchant » lanchero de l'autre côté, il vient tout juste de traverser nos « amis » guatémaltèques. Il vient dans notre direction. On se dit : pas encore!!! Eh non, il nous fait signe de venir le voir, il semble vouloir nous faire le bon prix, mais on le regarde à peine et on lui fait signe que l'on ne veut rien savoir de lui. Aurait-il pilé lui-même sur son orgueil, ou les autres lui ont dit qu'il n'avait pas de sens? En tous les cas, on est plus orgueilleux que lui. On regrette un peu notre choix, lorsque la jeune revient en nous disant que la personne pouvant nous conduire n'y est pas.

La chance nous sourit, un homme en Lancha nous remarque (on est pas très discret : deux blancs, avec sac à dos fluo sur le bord de la rivière à 300 mètres du débarcadère) et vient dans notre direction. Le prix est tout de suite le bon et nous traversons enfin, satisfaits!

Le montant pour lequel nous nous obstinions est ridiculement bas, mais c'est plutôt par principe. Surtout lorsque quelqu'un se mêle d'une discussion que nous avons avec un autre!

Notre voyage au Mexique commence. On tamponne notre passeport. Le tampon est à peine visible, mais les douaniers ne semblent pas vouloir en faire une 2e, c'est toujours comme ça, nous répondent-ils. Le douanier nous donne aussi un papier avec un montant, surement le montant que nous devrons payer à notre sortie, mais pour l'instant rien à payer, par chance car nous avons peu de pesos.

Nous prenons notre premier colectivo mexicain. Une grande vannette, confortable et avec un maximum de personnes! Un par siège et pas plus, déjà on voit une différence avec le Guatemala. Le prix nous semble cher, mais tous paient le même prix. C'est 100 pesos pour Palenque et 30 pesos pour San Javier (la jonction pour Bonampak).

Ça y est, nous sommes au Mexique, dernière étape pour nous pour ce périple.



Par Maryse Guévin et Dany Thibault
Voyage Tour du monde 2006-2010
Photos, vidéos, budget et carnet de route (récits de voyage)

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