Patagonie chilienne et le parc Torres Del Paine au Chili

Du 31 décembre 2008 au 13 janvier 2009 parc Torres del Paine Pantagonie

Nous avons décidé de prendre notre temps pour visiter le parc Torres del Paine. Bien sûr il y a des excursions à la journée ce que nous apprécions peu et à les voir courir sans même voir le paysage, on se demande pourquoi ils voyagent... mais chacun à sa façon.


Photo de Torres del Paine
Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine
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La majorité des gens font le W. C'est dans cette partie que les paysages sont les plus spectaculaires. Nous avons décidé de faire le grand circuit qui inclut le W. Le temps habituel pour ce circuit est de 8 jours mais comme nous savons déjà que le temps se fait capricieux par moment, nous avons décidé de calculer large et nous aurons de cette façon tout le loisir d'attendre le ciel bleu.

Nous commençons donc par le nord-est ce qui est conseillé par la majorité. De cette façon, notre sac s'allégera et les premiers jours de marche par ce côté ne sont pas difficiles. L'entrée du parc à 15,000 pesos par personne nous semble énorme mais c'est le prix de la popularité. Au moins nous savons que nous pourrons profiter la plupart du temps de camping gratuit de la conaf et il y a toujours moyen de se trouver un petit coin pour ceux qui savent rester discrets;)

Les premiers jours se passent bien, nous avons le soleil avec nous et en profitons bien. Les sacs nous paraissent lourds avec le 30 kg de nourriture pour les 2 semaines! Combiné au matériel de camping, ça en fait lourd pour tous les deux.

Les paysages sont jolis, mais ce n'est que dans le W que ceux-ci deviennent plus spectaculaires. C'est vrai que nous avons visité tellement de parcs au Chili (et souvent gratuit) que nous nous attendions à plus dans le grand circuit.

L'avantage du grand circuit est de prendre conscience de la nature avant d'entrer sur l'autoroute du W. Les rencontres amicales y sont aussi plus faciles. On voyage tous un peu de la même façon, ceux qui ont décidé de faire le grand circuit.

Nous faisons donc des rencontres intéressantes dont plusieurs francophones et plusieurs voyageurs à long court, plus long que nous... Lorsque nous nous rencontrons sur d'autres campings, c'est en toute amitié que nous nous retrouvons. Ça fait plaisir de rencontrer des gens que l'on connait une fois arrivés dans la foule du W.

Anne-Marie et Francis de Belgique
Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine

On y voit aussi plusieurs oiseaux et d'autres animaux

Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine
Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine


La lagune de Pehue, turquoise comme on en a rarement vu nous émerveille mais moins que notre premier glacier, le Grey qui, vu du mirador de Guardas est fabuleux. En prenant notre temps, nous avons pu profiter du beau temps pour les sites les plus intéressants. La vallée France et les Torres nous ont paru magnifiques sans les nuages. Nous avons eu quelques journées de pluie, normale pour ici. Durant ces journées nous en avons profité pour nous reposer. On plaignait ceux qui devaient (ou plutôt se sentaient un devoir) de faire le trajet dans les temps dits et tant pis qu'ils y voient quelque chose ou pas!


Le glacier et morceau de celui-ci;)
Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine
Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine


Donc pour info pratique, voici le trajet par campement croisé : nous sommes partis d'Amarga, puis Seron, Dikson, Los Perros, Paso, Guardas, Grey, Italiano, Britanico, Grey, Los Carretas, Administration, hôtel Pehue, Amarga, hôtel los Torres, Chileno, Los Torres et retour à Amarga.

Dans le parc tout est cher; la nourriture au mini market est de 2 à 3X plus qu'ailleurs, les repas en restaurant sont : 3,000 petits déjeuners 7,000 pour le lunch et 9,000 pour les soupers (diner pour les Européens). Les campings payants sont à 3500 ou 4,000 pesos par personne en ayant notre propre tente Pour louer la tente ça devient vraiment hors de prix. Même le bus de Puerto Natales à l'entrée du parc est cher : 15,000 aller-retour pour moins de 150 km l'aller. C'est une vraie industrie mais nous ne regrettons pas les paysages que nous avons vus.


Vidéo du parc Torres del Paine

Journée du paso Jonh' Garner
Le matin, nous avons tardé à partir pour le supposé 6 heures de route. Nous sommes donc partis en même temps que la majorité vers 9 h. Comme à notre habitude, nous avons flâné en nous émerveillant du paysage. Les autres ont tôt fait de nous dépasser.

Avec la pluie en intermittence depuis hier le sol fut vite gorgé d'eau. C'est l'endroit ou nous avons rencontré le plus de boue. Nous avons de la boue jusqu'au demi-mollet. Au départ, j'ai beau faire attention mais j'ai vite fait de me tremper jusqu'au genou dans les mousses qui semblent en surface. Les bâtons auraient tout de même aidé à cet endroit.

L'avantage c'est que maintenant plus besoin de faire attention. Je marche dans l'eau sans trop faire attention, je ne peux avoir les pieds plus trempés on a tellement de cours d'eau à traverser que ça en devient vite énervant. Pas le choix. L'eau est glacée et on marche dans la neige par moment. On doit faire attention car à certains endroits il y a des petits ruisseaux sous la neige.

Tout va encore, la montée de se fait ne pas voir. Nous avons tout de même bien hâte d'arriver en haut et ça ne semble jamais arriver. Nous marchons sur des pierres semblables à ceux des chemins de fer. À cet endroit, le sentier n'est visible que par les signes orange peinturés sur certaines pierres. Trempés nous commençons à avoir froid, le vent se lève soudainement, on cherche du regard où est le haut sommet.

La pluie commence suivi de la neige et bientôt accompagné de petite grêle. Nous avons vite fait de sentir le froid, dire que quelques minutes plus tôt nous avions de la difficulté à endurer notre polar. Nous avons vraiment froid, mais plus tôt que de défaire le sac et mettre une autre couche de vêtement (qui est plus ou moins accessible) nous décidons de continuer plus vite. Ce sera là notre erreur. Le vent redouble accompagné des averses diverses. On pense même à un moment à rebrousser chemin mais on continue. Trop tard pour mettre plus de vêtements, nous sommes complètement gelés. On est donc obligé de détacher nos sacs ce qui nous demande toute une concentration avec nos doigts gelés. Vraiment ce fut tout un effort d'ouvrir nos sacs et que dire de sortir la tente. Nos doigts n'en sont que plus engourdis par la suite. Nous avons attendu trop longtemps, les vêtements ne seront pas suffisants pour nous réchauffer. De toute façon, nous n'y voyons plus rien et c'est surtout ça qui nous a obligés de monter notre tente. Impossible de distinguer les signes, nous voyons à peine un mètre devant nous lorsque nous nous sommes capables de garder les yeux ouverts. J'ai les bras engourdis jusqu'aux épaules lorsque nous terminons de mettre la tente en place avec tout ce vent. Par chance que nous avons une mono toile. Dany a fait le plus gros du montage, il entre son sac avec peine dans la tente, moi je laisse le mien dehors ainsi que mon appareil photo. Je ne sentais pas la force d'un effort supplémentaire.

Ce n'est pas dangereux pour notre vie avec tout l'équipement que nous avons mais par la suite près du feu ont entend des catastrophes qui sont arrivées et nous n'avons pas de mal à y croire.

Protégés du vent autant que la tente peut le faire, nos mains un peu nos pieds finissent par se réchauffer un peu. Je prends les gants dans mon sac, ceci me fait le plus grand bien. Les pieds par contre restent trempés. Que faire? Le vent effroyable bat la tente qui résiste à notre plus grand bonheur. Le test est passé pour elle. Il aurait bien été impossible de monter une tente normale. Dany regarde par le moustiquaire l'état du climat. Après une demi-heure le temps sembla s'améliorer mais pour combien de temps? On avait été prévenu un peu à la légère que le temps ici pouvait changer rapidement mais à cette vitesse! Ça nous a surpris.

On profite du répit, mais reste à démonter la tente. Je me charge du plus gros car j'ai les mains bien au chaud maintenant. On plie rapidement la tente sans prendre le temps de la mettre dans le sac de compression de peur de geler sur place. On range le tout très sommairement et nous entamons la descente.

La chaleur soudaine nous surprend : nous avons maintenant tous les deux chaud! Le vent a cessé et nous commençons à être à l'abri de l'intempérie avec les arbres. La vue du glacier se distingue à peine, nous sommes au sommet et nous ne faisons que descendre maintenant. Nous aurons monté la tente complètement au sommet. Il est contraire à nos habitudes de ne pas rester un moment que le temps devienne meilleur pour les photos à la vue de ce glacier. Et pourtant à aucun instant cette fois-ci cette idée ne nous a traversé l'esprit. De plus, nous nous rendons compte le lendemain que nous avons tous les deux oublié de prendre des photos du blizzard... Nous étions trop gelés pour penser à ce détail mais maintenant on le regrette, et nous n'y retournerons surement pas! Tant pis, vous devrez nous croire sur parole.

On continu, moi avec deux fois plus de difficulté maintenant. Au début de la descente le sentier avait une légère pente et était sur le sable. Nous avons pressé le pas. Maintenant on dirait une descente sans fin, pourtant le col n'est à 1200 m. Et nous n'avons pas ressenti la montée. Le dernier bout de la descente se fait fort. Quelque marches, quelques cordes, bois ou encore des poteaux de fer nous aident. Mais pour moi, la descente en terrain glissant est toujours difficile. J'ai mal aux genoux et failli tomber plusieurs fois, je tombe pour vrai plus de 4 fois dont une où je me cogne le genou sur la marche en bois.

Je marche lentement mais j'ai chaud maintenant. Comme Dany marche plus vite, il m'attend et recommence à avoir froid. Le chemin ne semble jamais terminer de descendre dans la boue, Pourtant il ne nous semble pas avoir monté autant. La fatigue ne nous aide pas. Même si la montée n'a pas été difficile, avoir si froid nous a fatigué tous les deux.

Comme tous les campements, nous arrivons enfin dessus, sans le voir auparavant. Enfin, le feu est allumé, les autres ayant passés 1 h ou 30 minutes avant nous n'ont pas eu ce désagrément : la boue bien sûr et le vent au sommet aussi mais pas de blizzard.

Le feu nous réchauffe, arrivé au camp nous n'avions plus aussi froid mais nos vêtements trempés une fois arrêtés nous refroidissent rapidement. Nous sommes allés monter la tente rapidement puis nous avons enfilé des vêtements sec et chaud. Ce n'est qu'après que nous avons pleinement profité du feu. Faire sécher les chaussures était le plus long et le plus important mais maintenant près du feu nos sandales étaient agréables.

Nous avons passé la soirée à parler avec les autres, chanceux d'être passé avant. Réellement ça restera pour nous deux un des forts souvenirs de notre voyage depuis 2ans. Difficile à expliquer.

Dany qui se sentait mieux prépara le souper, tandis que moi je suis resté près du feu plus appelé par la chaleur que par l'appétit. Par contre Dany était affamé, preuve qu'il allait bien.

On veilla tard, tard près du feu. Boissons chaudes à la main. Pour cette rare occasion, c'est nous qui nous sommes couchés les derniers! Et pas seulement les derniers mais longtemps après eux. Notre décision était prise, pas question de repartir demain, on voulait rester une journée de plus à se reposer. De toute façon, la marche en soit pour nous n'est pas très importante, c'est la découverte qui l'est, et que pourrions-nous voir avec la même température qu'aujourd'hui? Nous ne sommes pas pressés par le temps et voici notre seul luxe. Donc pas de presse, nous avons de la bouffe pour 15 jours pourquoi se presser et ne rien voir? C'est exactement pour cette raison que nous avions prévu autant de nourriture.

Pour le passage, nous aurions du le passer avant 12 h c'est ce qui nous a été dit plus tard, car la matinée.

Plusieurs dès le lendemain se rendaient fort loin. Le plus vite possible, en voir le plus en peu de temps, c'est la devise de plusieurs, et même de nous par moment... Présentement non, on se sentait bien près du feu et il fallut se convaincre tous les deux d'aller se coucher. Sortir de la chaleur du feu fut difficile mais la nuit fut moins froide qu'anticipée.

Avant de quitter le parc, un dernier coup d'oeil aux nuages qui avec le vent dans tous les sens prennent de drôle de formes


Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine
Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine Pantagonie Chilienne Parc Torres del Paine

Par la suite, retour pour nous à Punta Arenas pour un repos dans la chaleur d'une petite maisonnée et avec tous les conforts.



Par Maryse Guévin et Dany Thibault
Voyage Tour du monde 2006-2010
Photos, vidéos, budget et carnet de route (récits de voyage)

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