De l'Inde à la frontière Népalaise. (Sonauli)

Quitté l'Inde pour le Népal nous emballait. Découvrir une nouvelle culture et de nouveaux paysages est toujours excitant. Pour le très long trajet de bus nous étions accompagnés de nos amis Belges Maite et Hugues. Un couple qui fait un voyage tour du monde sur une durée de près d'un an.

Nous sommes donc partis de Varanasi tous ensemble dans un bus gouvernemental. Les bus gouvernementaux sont de vieilles carcasses qui peuvent faire encore quelques km avant d'aller à la ferraille. Pour nous il y aurait déjà plusieurs années que ces véhicules (qui tiennent parfois que par quelques fils de fer et peut-être surtout par la foi des passagers) seraient dans les dépotoirs. Pourtant tous ces bus circulent sans « réels » problèmes.

Nous avons donc pris le bus tôt le matin. Nous étions tous bien installés sur la banquette arrière avec nos sacs. Un moment un homme nous a rejoints donc nous étions cinq plus nos sacs. Pour avoir pris quelquefois les bus en Inde je sais que sur cette banquette au moins huit Indiens auraient pris place, mais le bus n'était pas surchargé. Le trajet s’est bien fait et je n'ai pas eu trop le mal de coeur. (ceux qui me connaissent bien savent qu'en transport j'ai le coeur à la flotte)

Nous sommes arrivés à la frontière en début de soirée, nous avons passé la frontière à pied. Nous avons fait étampé nos passeports par les douaniers Indiens et qq m’être plus loin nous avons fait nos visas népalais. Nous sommes restés surpris de rapidité. Que qq minutes pour avoir le visa népalais et deux petits papiers à remplir seulement. Voilà, ce voyage en Inde de trois mois est déjà terminé. C'est l'aventure au Népal qui commence.  

Une fois passé la frontière et un peu épuisés par le trajet nous avons cherché pour une chambre. C'est la chambre la plus dégueulasse que j'ai vue de ma vie. Je vous passe les détails pour les coeurs sensibles. Nous avons tout de même mangé à cet endroit!! Un repas vite avalé mais pas très bon. Nous avions une longue route le lendemain donc on est tous allés se coucher aussitôt le repas terminé. Je me suis vite caché dans mon sac de couchage; pas qu'il faisait froid, mais pour être certaine de ne pas toucher aux draps...


De la frontière du Népal à Pokhara


Le matin nous cherchons pour un bus et pour avoir de la monnaie népalaise. Pour l'argent c'est un problème; il n'y a que des bureaux de changes, pas de banques et encore moins de guichets automatiques (ATM) Nous changeons un peu de $ US. Nous achetons aussi des billets de bus avec numéros de sièges... incluant le taxi pour se rendre au terminus d'autobus.

Rendu au terminus problème : une des routes est barrée et ils nous conseillent même de prendre un bus de nuit. Il n'en est pas question pour nous. La route barrée est la plus longue mais la plus sécuritaire... L'autre n'est pas habituellement utilisé par les touristes mais que pour ceux qui doivent se rendre dans les petits villages le long de cette route. Elle est aussi déconseillée par notre guide mais de jour ça peut aller. Le gars nous dégote un bus qui part peu de temps après. Tout un bus!! L'histoire des numéros de sièges est une vraie farce. Il n'y a que des banquettes sans numéros... Nous embarquons avec nos sacs mais ça finit par les déranger.

Hugues décide de mettre le sien sur le toit... Le gars du bus est content et aimerait bien que l'on fasse la même chose. Au lieu de ça nous prenons les sacs sur nous de façon à ne pas prendre plus de place que si nous étions sans. Nous n’avions pas idée de la route avant de partir mais on était inquiet pour nos sacs sur le toit. En plus il y a des gens sur le toit qui peuvent regarder sans gène dans nos sacs. Nous n'avions pas séparé le très important du reste donc c'était aussi compliqué. Ça ne plait pas trop au gars du bus mais il cède.

Nous sommes donc sept sur la banquette arrière alors que nous avons payé un ticket sûrement beaucoup trop cher pour ce genre de bus. Hugues et Maite sont à une extrémité et nous à l'autre. Entre nous deux des trois personnes sont malades dans des petits sacs... Et ça se comprend. Toute une route et avec ce genre de bus en plus!!! Chaque virage semble fatal pour l'engin mais il continue de rouler... Les virages se font serrés, vraiment serrés... Je me cramponne au siège juste en avant de moi comme si ça aiderait le bus à ne pas dévaler les falaises... Pas le temps de penser à avoir mal au coeur même si les deux à côté de nous vomissent sans arrêt et ce n'est pas des touristes mais des locaux. Chaque virage (et il y en a sans arrêt) est digne d'un manège sans les sécurités... Les bruits que fait le bus au freinage et en tournant ne sont pas pour nous rassurer... Des coincements qui nous font nous demander si les roues vont tenir les 180 km et les 12 heures de route...

Un gars du toit lâche un cri et le bus s'arrête... Quatre ou cinq gars donnent un « petit coup de pied » à un pneu du bus... Voilà : une crevaison!! Une bonne partie du bus sort mais nous nous restons dans le bus avec qq autres locaux. Le changement de pneu se fait rapidement et on continu la route. Les paysages que nous croisons sont magnifiques mais on peut malheureusement difficilement les apprécier; coincé avec nos sacs et avec un surplus de personnes sur notre banquette et en attendant les bruits de vomissement des voisins c'est difficile d'être admiratif des paysages.

Le pire a tout de même été lorsque la nuit est tombée. Nous savions maintenant à quoi ressemblait cette route... Et pour je ne sais quelle raison le chauffeur économise les phares... Il les allume en alternance de temps à autre... Et lorsque nous regardons par le pare-brise avant ce que nous voyons (ou ce que nous ne voyons pas) est inquiétant. Le pare-brise est tellement sale et piqué que nous ne voyons pratiquement rien. On finit par se rendre et le trajet nous a semblé interminable.

Un népalais dans le bus fait conversation avec Hugues et c'est lui s'occupe de parler avec le taxi à notre sorti du bus. Nous prenons un taxi pour nous rendre à un hôtel inscrit dans le guide de nos amis. Quel réconfort en voyant ce superbe hôtel propre avec eau chaude et à un prix bas. Nous débarquons nos sacs et allons au guichet automatique (ATM) le plus près. La première impression est favorable... Nous sommes en soirée mais tout est vraiment calme et pas de rickshaw. Cet air qui semble pur fera sûrement plaisir à nos poumons encrassés par l'Inde du Nord.



Par Maryse Guévin et Dany Thibault
Voyage Tour du monde 2006-2010
Photos, vidéos, budget et carnet de route (récits de voyage)

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