Vol à main armée à Juayua et le festival gastronomique au El Salvador

C'est arrivé en allant voir cette chute
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Jeudi 11 mars 2010, vol à main armée à Juaya

Le matin, nous partons de Santa Ana et prenons un bus pour Juaya à 0,80 $ par personne pour 1 h de trajet. Arrivés à Juaya, nous allons voir quelques chambres, dont la très populaire auberge Anahuac, les dortoirs y sont à 7 $ par personne.

Nous trouvons le Zompopo et lui négocions la chambre pour 3 jours, à 12 $ la nuit pour les deux. Nous serons seuls ou presque pendant les trois jours. C'est une petite maison, on a la cuisine et le salon. On a aussi une heure d'internet gratuit par jour.

Nous décidons d'aller dès maintenant à la chute Los Chorros de La Callera, car on a peur qu'en fin de semaine il y ait trop de monde. On voit les affiches du centre-ville qui indiquent le chemin. On suit les indications et ce n'est qu'à 1,5 km. Nous arrivons au stationnement en même temps qu'un groupe de touristes. Ils sont tous d'un gros hôtel sur le bord de la mer, le Decamaron. Ils sont accompagnés, d'une guide et de deux policiers. La guide nous dit qu'elle travaille avec Nolitours et qu'elle voit beaucoup de Canadiens. Nous arrivons justes avant eux à la chute le temps de prendre une ou deux photos avant que le groupe se jette à l'eau. Nous attendons qu'ils sortent de l'eau pour reprendre d'autres photos. Nous les suivons ensuite vers une autre chute et les dépassons.

Nous arrivons dans un cul-de-sac et, en nous retournant, nous tombons sur un homme qui est à quelques pas de nous. Nous lui demandons s'il y a d'autres chutes, il nous dit oui, et nous indique un sentier. Le sentier est très mauvais et nous retournons vers le groupe qui est à la 2e chute. En nous retournant, nous voyons encore cet homme qui nous a suivis. Pourquoi a-t-il indiqué ce mauvais sentier et surtout pourquoi l'utilise-t-il? Lorsqu'il voit que Dany l'a remarqué, il rebrousse chemin.

Un peu inquiet, on décide d'accélérer le pas et d'essayer de rejoindre le groupe qui est parti. Nous rejoignons la queue et parlons avec le policier qui ferme la marche, il semble bien content de pouvoir parler un peu. Souvent dans les hôtels tout inclus, peu de gens parlent la langue. Une fois arrivés devant le stationnement, on lui dit au revoir et nous continuons notre chemin sur la route. On n’a même pas fait 200 mètres qu'un gars sort du bois et nous braque son pistolet en nous demandant notre argent. Par chance, on se promène toujours avec deux portefeuilles chacun. Le « faux » portefeuille qui sert aussi pour les voleurs à la tire est tout de même assez complet pour passer pour un vrai : cartes de crédit (préalablement annulé), cartes d'identité (pas importantes) et photocopie plastifiée de notre passeport. Après lui avoir remis nos portefeuilles, il demande les caméras, Maryse lui laisse la sienne et par la suite, il demande celle à Dany qui lui dit non. Il a remarqué que quelque chose clochait peut-être avec le pistolet. Il n'insiste pas et s'en va, sachant que le groupe et les deux policiers vont certainement passer bientôt devant nous. Lorsque le voleur s'apprête à retourner dans la forêt. Dany s'avance pour le suivre, mais là il feint d'actionner son pistolet. Au départ, on recule, effrayé, mais vraiment après une rapide réflexion, on se dit qu'il a feint et que c'est un faux. Nous le laissons tout de même partir, peut-être a-t-il un complice plus loin vraiment armé. On crie aux policiers qui arrivent rapidement. Ils ne pouvaient pas voir à cause des arbres, mais étaient vraiment tout près.


Pendant 1 h les deux policiers essaient de trouver notre voleur, mais sans succès. Ils ne sont pas d'ici et ne connaissent pas bien les bois. Si les policiers avaient été du village, ils auraient eu une meilleure idée d'où pouvait se diriger le voleur. On court les 30 premières minutes avec eux, l'autre demi-heure, nous la passons dans une maison pas très loin où les policiers ont demandé quelques renseignements. Nous avons donc droit à 30 minutes de discours sur le catholicisme, et que ce ne soit pas très important que les policiers attrapent ou non notre voleur, Dieu s'en chargera plus tard. Ce n’est pas tout à fait ce que nous avons envie d'entendre, mais nous nous taisons pour ne pas l'engueuler.

Ensuite, les policiers de la ville viennent nous chercher, nous allons faire une déposition, mais on sent bien que ce sera inutile. Que peuvent-ils faire maintenant?

Les policiers nous disent qu'ici au El Salvador, si l'on veut sortir, faire une promenade ou aller à la plage, on doit impérativement être accompagné d'un policier. On doit louer leur service! On va changer de pays, leur dit-on, se voyant mal marcher avec un garde du corps pour faire des emplettes.

On réfléchit, nous étions avec le groupe presque tout le temps, est-ce l'homme qui nous a suivis et nous a indiqué un mauvais sentier qui a appelé un complice plus loin? Y a-t-il vraiment toujours des voleurs qui attentent à tous les jours pour voir si quelqu'un passerait? Non, on ne pense pas. Où est-ce, le jeune qui a ouvert la porte au véhicule du groupe qui a appelé un ami disant que deux touristes se promenaient sans policier? Ou bien les deux ouvriers pas très accueillants que nous avons croisés près des chutes? Ou les femmes qui sont arrivées faire leur lavage avec leurs enfants? Trop de possibilités, ça nous donne des migraines.

Vidéo de Juayua


Ce qui nous fait de la peine, ce n'est pas d'avoir subi l'attaque au pistolet et d'avoir perdu nos deux portefeuilles avec quelques billets, mais bien d'avoir perdu la caméra Nikon. D’autant plus que, d'ici quelques jours, nous devions aller au Guatemala, pays hauts en couleur et très photogéniques. Notre santé va bien donc tout va bien, mais l'appareil Nikon en moins nous chagrine beaucoup.


Nous passerons quelques jours dans la ville, attendant le festival gastronomique pour nous changer les idées (c'était d'ailleurs le but de la visite ici) et en souhaitant que les policiers retrouvent le voleur. (Mais on n’espérait rien, car on sait bien que le dossier devait être déjà classé.)

Le festival nous déçoit, pas seulement parce que nous sommes en petite déprime, mais, vraiment, il n’y a rien de très surprenant. Les plats typiques sont des mets que nous mangeons depuis déjà quelques mois, mais seulement mieux présentés. Aussi, trouve-t-on que les prix sont exorbitants pour ici. 5 $ pour du riz, des beans et un morceau de poulet alors que nous avons plus ou moins la même chose pour 1,25 $!!! Mais la présentation, ça se paie. On s'attendait plutôt à de petits trucs que nous aurions pu gouter tout au long de la journée.

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Le dimanche, nous décidons de retourner à Santa Ana où nous passons deux jours. Nous cherchons un petit appareil photo qui pourrait convenir pour les deux mois qui nous restent. On trouve quelque chose, mais bon... sans élaborer, disons que ça prend des photos sans plus.

Le mardi départ pour le Guatemala sans grand enthousiasme. Le Salvador nous laissera un goût amer.

Par Maryse Guévin et Dany Thibault
Voyage sac à dos Tour du monde 2006-2010
Photos, vidéos, budget et carnet de route (récits de voyage)
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